Samu

Le samu (作務), que l’on prononce samou, est la participation au travail physique nécessaire à l’entretien du monastère zen. Selon la tradition, il a été mis en avant par Baizhang Huaihai, à qui l’on attribue l’établissement d’un premier ensemble de règles pour la discipline monastique Chan (zen chinois), les Règles pures de Baizhang. Comme les moines zen pratiquaient l’agriculture, cela les a aidés à survivre à la Grande persécution anti-bouddhiste, plus que d’autres sectes qui dépendaient davantage des dons. Ces règles sont encore utilisées aujourd’hui dans de nombreux monastères zen. De ce texte découle le célèbre dicton « Un jour sans travail est un jour sans nourriture » (一日不做一日不食 « Un jour sans travail, un jour sans nourriture »).

La tradition japonaise du zen a conservé ce mode de fonctionnement autonome et le samu fait aujourd’hui partie intégrante de la pratique. Il comprend toutes les taches à effectuer pour l’entretien du lieu, qu’il s’agisse d’un monastère ou d’un temple. Il s’inscrit dans la pratique et ne doit donc pas être considéré comme extérieur à celle-ci. Ainsi, l’entretien du jardin, les petits travaux de réparation, le ménage ou encore la préparation des repas en cuisine se font en silence et constituent un prolongement de zazen, en action. Des temps de samu on lieu pendant les sesshin, mais les pratiquantes et les pratiquants viennent aussi ponctuellement pour le samu, chacun en fonction de ses possibilités, afin de soutenir leur pratique et entretenir le temple, lui permettre d’exister. Toutes les activités qui se déroulent dans un temple sont samu.